L’une des décisions les plus complexes à prendre pour une entreprise est celle de savoir s’il faut recruter en interne ou externaliser une fonction. Ce dilemme, qui peut paraître anodin à première vue, peut entraîner des répercussions profondes sur la pérennité et la rentabilité de l’entreprise. Imaginez une PME dans un secteur en pleine mutation, où chaque erreur de gestion peut coûter cher, voire très très cher.
La réponse à la question n’est pas évidente ! En effet il y a des moments où externaliser semble être la solution magique. Flexibilité, réduction des coûts, rapidité d’exécution : tout semble jouer en faveur de cette option. Les entreprises peuvent, en un claquement de doigts, déléguer des tâches spécifiques à des prestataires extérieurs, qui promettent rapidité et efficacité. Mais est-ce toujours la meilleure option?
Prenons un instant pour revenir aux fondamentaux. Le recrutement interne, bien que plus coûteux et plus lent, offre un avantage inestimable : le contrôle. Un employé intégré à votre équipe partage vos valeurs, comprend la culture de l’entreprise et peut évoluer avec elle. Plus encore, cet employé devient une ressource stratégique qui peut innover, proposer des solutions sur le long terme, et se projeter dans l’avenir de l’entreprise. « Il ne sert à rien d’embaucher des personnes intelligentes pour leur dire quoi faire ; nous les embauchons pour qu’elles nous disent quoi faire », disait ainsi Steve Jobs. Ce commentaire, simple mais percutant, nous rappelle que l’embauche ne consiste pas simplement à trouver un salarié, mais à attirer des talents capables d’apporter de la valeur à l’organisation.
Pourtant, en termes d’économies les arguments en faveur de l’externalisation sont souvent séduisants. La promesse d’une solution rapide, à un coût maîtrisé, avec la possibilité de se concentrer sur les compétences clés de l’entreprise, le cœur du métier, fait réfléchir. Mais les patrons de PME devraient se poser la question : jusqu’à quel point cette approche reste-t-elle viable ? Externaliser peut impliquer une perte de contrôle, tant sur la qualité que sur les délais. De plus, se posent, pour les entreprises (surtout innovantes), les questions de confidentialité, notamment dans des domaines sensibles comme la finance ou la gestion de données…
Dans le cas de certaines tâches techniques ou temporaires, externaliser semble être la solution la plus adaptée. Cependant, pour les fonctions stratégiques et récurrentes, embaucher en interne est souvent un investissement plus sage. Pourquoi ? Parce qu’un employé fidèle, formé à vos standards et intégré à votre organisation, est un levier de croissance à long terme. D’ailleurs, sur ce sujet, Peter Drucker, célèbre théoricien du marketing et du management moderne, clôt le débat en décrétant que l’entreprise doit se concentrer sur ses compétences clés et externaliser tout le reste.
Le défi pour les dirigeants d’entreprise est donc de définir précisément ces « compétences clés ». Ce qui est stratégique pour une entreprise peut ne pas l’être pour une autre. Et c’est là que réside l’enjeu. Avoir une vision claire des priorités, des ressources disponibles, et du degré de flexibilité nécessaire est la clé pour faire le bon choix.
Pour vous donner une idée : à titre d’exemple, deux entreprises adoptent des stratégies radicalement différentes: Nike choisit l’externalisation pour maximiser sa flexibilité, tandis que Tesla préfère une maîtrise totale de sa chaîne de valeur, ce qui lui permet de sécuriser son innovation et de rester à l’avant-garde technologique. Tesla a investi massivement dans la construction de ses propres usines, appelées «Gigafactories», pour produire en interne les batteries nécessaires à ses célèbres véhicules électriques.